ok parfois on est a l'opposé
mélancolique je tiens pas 20 sec

Ca fait drôle d'être cité.
Je vois que j'ai employé le verbe exhaler dans ces deux chroniques. Curieux hasard

tu les écris juste avant de les poster ou quand tu es inspiré ou déjà toutes on été faites ?

Majoritairement écrits le midi au travail après déjeuner. Mais je ne me force jamais ; je gribouille seulement quand je suis inspiré. En général, tout est quasiment écrit le midi et je "peaufine" le soir. J'attends le lendemain pour être sûr que ce n'est pas trop mauvais et je poste. Quand je me casse la tête à trouver des rimes, ça peut me prendre deux à trois midi.

j'aime connaitre vos dessous de création

Moi aussi les dessous m'intéresse beaucoup.

Brandt rhapsodie (En public )
Entre cuisine et dépendances, B.B. rumine une variante de Clara et moi sur le fredon routinier de l’électroménager et le désaccord rhapsodique des vers et de la prose.
L’histoire commence par les mots ardents d’un commandement amoureux singulier : post-him « Il faut qu’on se revoie », ordonne Vénus à la Belle qui épingle son cœur shamallow sur la carlingue vibrante du lave-linge. Post-her sur la porte du four des mots d’amour intimes dans des post-X porteurs de baisers à son postérieur, souffle en écho Cupidon à B.B. Ainsi l’amour s’étale en format poster, se multiplie et réchauffe les cœurs aux micro-ondes.
Elle épingl’ des post-
Him ros’ bonbon
Et lui, colle des post-
Her céladon,
Carrés blancs de post-
X en jarretelle
Et XXL post-
Ers jusqu’au ciel.
Puis Cupidon se prend les ailes dans les rouages infernaux de l’amour triangulaire au quotidien, annoncé dans un roulement appuyé de percussions électroniques et mortifères. Jetés dans la machine à délaver, les deux cœurs séparés frappent sur son tambour la musique funeste des draps bleus pâlissants. Privés d’eau de rose, les pétales des impersonnels post-it fanent sur la surface glacée et immobile du réfrigérateur.
De l’Eros (impost-
Eur ?) tomb’ les ailes
En nuée de post-
It lun’ de fiel.
Et l’histoire finit par une suite de chiffres comme pour marteler notre familière et définitive condition numérique.

j'aime bien, surtout tes post him post her post x

Il est souvent beaucoup question des post-it lorsque l'on entend parler de ce titre ; j'ai donc eu envie de jouer avec ce mot.
J'ai eu du mal à aborder cette chanson, pas à cause de l'inspiration - qui est venue vite - mais parce que ce titre bénéficie d'un accueil particulier, est beaucoup aimé. Au début, ce titre m'a laissé perplexe (je dirai pourquoi plus tard), alors il a fallu que je fasse attention de ne pas m'attirer les foudres des amoureux de cette chanson (dont je suis aujourd'hui, je te rassure).

je pense que je me retrouverai dans ton argumentaire, j'ai aussi eu une amour progressif pour ce titre

moi j'aime beaucoup l'idée des numéros
celui du début, simple à retenir, facile, limpide comme le début d'une relation amoureuse
et celui de la fin, plus compliqué, plus difficile à retenir, plus casse tête...

je pensais que c'était une idée voulue, mais si chacun a écrit de son coté, alors l'idée est quand même bien tombée. Ou alors l'un n'a pas voulu mettre un "vrai" numéro (06 06 06 06 06) et l'autre ne s'est pas posé de question (numéro d'eugénie du coup)

"Machine à délaver", "Post-Her", "XXL post"...
Ingénieux délire ! Cinglant ! Sans ri-post !

Je pense que Jeanne n'a pas voulu donner un vrai n°. En tout cas, c'est une différence de plus, une autre opposition qui contient aussi la fin inévitable de cette histoire, l'inéluctable fin que B.B. aime chanter depuis toujours.

jfmoods a écrit:

"Machine à délaver", "Post-Her", "XXL post"...
Ingénieux délire ! Cinglant ! Sans ri-post !

Merci jfm. Bien vu le ri-post Je l'ai manqué celui-là.

Comment interprétez-vous ce passage dans "Jaloux de tout" ?

Citation :

le bonheur s'use c'est vrai dès qu'on l'appelle

dis nous directement ton interprétation...

dommage j'ai pas le temps de répondre là , mais si j'y pense je le ferai

et tu as encore oublié l'existence du sujet sur les textes

lili a écrit:

M. Clown a écrit:

B.B. tire le suc de toutes ses peines lasses dans une chanson qui exhale l’envie d’en terminer, dans le fond et la forme tant verbale que musicale.

je trouve que ceci est bien choisi pour en parler

même si je ne comprends pas si tu vas jusqu'à dire que cette chanson est lassante pour lui qu'il veut arriver au bout au plus vite ou juste lassitude de la vie ?

Je n'irais pas jusqu'à dire que B.B. s'est lassé en écrivant cette chanson. Je ne pense pas qu'il l'aurait mise dans l'album si cela avait été le cas.

jfmoods a écrit:

Comment interprétez-vous ce passage dans "Jaloux de tout" ?

Citation :

le bonheur s'use c'est vrai dès qu'on l'appelle

Sans doute qu’il veut dire qu’il faut se contenter de vivre de son désire, vivre de la possibilité d’atteindre l’objet du désire et ainsi garder intacte les rêves et les fantasmes que font naître l’objet de ce désire, rester à la lisière de ce bonheur que pourrait nous offrire l'objet du désire, les bras et les lèvres tendues, avides mais heureux de vivre cet émoi que suscite l’objet du désire. L’objet jamais atteint, on est sûr que le bonheur des premiers jours ne se fanera pas avec les années. Cette usure est une obsession dans les textes de B.B. Bien avant contient en lui cette fatalité patente qui empêche B.B. de connaître un bonheur définitif.

Citation :

le bonheur s'use c'est vrai dès qu'on l'appelle
je savais bien bébé que tu étais d'équerre
et de la tête aux pieds black et decker
tu avais la flamme sacrée et des converses
tu étais ma femme rêvée, ma fille de Perse

Je suis toujours fasciné par les coïncidences du travail d'écriture... Dans "Anabase", Alexis Léger, alias Saint-John Perse pose cette question :

"... lèverons-nous le fouet sur les mots hongres du bonheur ?" Pour Perse, l'aspect noir du mot "bonheur" induit un état de stabilité qui nous englue dans l'impuissance et la redite. Seul un mouvement permanent peut nous préserver de cette tentation et nous présenter le bonheur sous le bon angle : une quête sans fin.

jfmoods a écrit:

Citation :

le bonheur s'use c'est vrai dès qu'on l'appelle
je savais bien bébé que tu étais d'équerre
et de la tête aux pieds black et decker
tu avais la flamme sacrée et des converses
tu étais ma femme rêvée, ma fille de Perse

Je suis toujours fasciné par les coïncidences du travail d'écriture... Dans "Anabase", Alexis Léger, alias Saint-John Perse pose cette question :

"... lèverons-nous le fouet sur les mots hongres du bonheur ?" Pour Perse, l'aspect noir du mot "bonheur" induit un état de stabilité qui nous englue dans l'impuissance et la redite. Seul un mouvement permanent peut nous préserver de cette tentation et nous présenter le bonheur sous le bon angle : une quête sans fin.

Une quête sans fin, un sentiment que je connais bien. C'est peut-être ça qui me garde jeune

Citation :

négative le Mar 28 Juil - 15:04
Quant au visuel, il me fait beaucoup penser aux tableaux de Jérôme Bosch : torturés, fourmillant de détails et sur des thématiques qui se rejoignent parfois avec l'univers de BB. Je ne sais pas ce que vous en pensez?
Je l'imaginais cependant plus violet (que j'assimile à l'orgueil)...

J'ai (enfin!) trouvé les illustrations auxquelles je pensais à ce moment là...

Bruegel (et non pas Bosch...) - la gravure s'appelle "Superbia" :


Et pour la personnalisation de la superbe en violet :

tu parlais de quel visuel précisément ?

car là ça me fait plus penser à à l'origine