jfmoods a écrit:

lili a écrit :

Citation :

ce qui me sidère toujours ce sont les articles dispo en même temps gratuitement sur le net et sur papier

Ils ne pensent sans doute pas s'adresser au même public...

oui en effet mais dans ce cas comme tu dis pourquoi le bloquer à la base

Biolay tacle «Libé»

Par Grégoire Biseau
Jeudi soir, au Casino de Paris, Benjamin Biolay lançait sa grande tournée qui va lui faire parcourir la France jusqu’à l’été. Au milieu du concert, donc, Biolay s’autorise une parenthèse pour raconter sa «paradoxale journée». «Ce matin, dit-il en substance, je découvre que je me...

Nouvel article de libé donc on saura la suite quand il sera accéssible sur le ne, à moins que quelqu'un le scanne....

le voici :

Jeudi soir, au Casino de Paris, Benjamin Biolay lançait sa grande tournée qui va lui faire parcourir la France jusqu’à l’été.

Au milieu du concert, donc, Biolay s’autorise une parenthèse pour raconter sa «paradoxale journée». «Ce matin, dit-il en substance, je découvre que je me fais insulter dans un quotidien national… "l’Aberration"…»

Passons vite sur le jeu de mots éculé, pour ne retenir que l’essentiel : Libération aurait donc insulté Benjamin Biolay dans ses pages. En l’occurrence, la dernière (celle du Portrait) dont je suis l’auteur.

Intitulé, «le Superbe» - en référence au titre de son dernier album, la Superbe - l’article était surtitré «Déprimé phobique et séducteur à l’index, ce chanteur de talent a beaucoup exaspéré avant de revenir en grâce.»

Dès l’après-midi, on avait compris que la chose n’avait pas été du goût de l’artiste et de sa maison de disques, Naïve. D’abord une attachée de presse nous appelait pour regretter l’anonymat des amis cités dans cet article«pas positif». Ensuite, un responsable de Naïve en remettait une couche pour dénoncer le caractère «passéiste» et «négatif» du propos. Et de confesser : «Ça fait un an qu’on bosse sur l’image de Biolay et là ça ne rentre pas du tout dans notre stratégie.»

Il va sans dire (mais ça va mieux en l’écrivant) qu’il n’y avait aucune espèce d’insulte dans ce papier. On s’était juste permis d’écrire qu’en plus d’avoir du talent (confirmé jeudi soir sur scène) Benjamin Biolay avait «la brutalité des timides, la rancune des ambitieux et la parano des fumeurs de shit».

http://www.liberation.fr/culture/0101617804-biolay-tacle-libe

Libé a écrit (sur le torchon l'article publié par eux récemment) :

Citation :

Il va sans dire (mais ça va mieux en l’écrivant) qu’il n’y avait aucune espèce d’insulte dans ce papier.

Mais bien entendu ! Faut leur relire, leur @&"#* ? Ils savent où ils peuvent se l'mettre ?

M. Clown a demandé (un peu plus haut) :

Citation :

A-t-on parler quelque part de cynisme quant au dernier album de B.B. ou serai-je le premier à le faire?

Je ne crois pas... J'attends avec impatience tes réflexions sur le sujet !

Benjamin Biolay, dandy destroy Grégoire Biseau. LeTemps.ch
Chanteur de talent, Benjamin Biolay divisait. Son nouvel album rassemble, et en fait le favori des Victoires de la musique
Faites l’expérience : prononcez le nom de Benjamin Biolay, et vous récolterez un déplorable arc-en-ciel allant du haussement d’épaules à la grimace énervée. Dans un admirable consensus, Biolay exaspère. Cet abominable poseur en dandy destroy rive gauche serait certes talentueux mais horripilant. Cet unanimisme le rendrait intéressant, s’il n’était handicapant pour une industrie du disque qui ne sait plus comment vendre ses artistes. Auteur d’un impressionnant double album, la Superbe, Biolay s’est replacé au centre du jeu. Salué par la presse, il est devenu le favori des prochaines Victoires de la musique, en mars prochain. Alors, il se déploie pour tenter de corriger une image qu’il qualifie lui-même de «déplorable». On a donc pris notre ticket. Le rendez-vous a lieu dans la loge de la salle de Longjumeau, dans le département français de l’Essonne, où il rode sa longue tournée. On lui propose de lui soumettre plusieurs extraits de ses chansons.
«J’attendais en vain que le monde m’acclame, qu’il me déclare sa flamme.»
Il nous reçoit en gros gilet de laine blanche sur tee-shirt vert. Clope sur clope, entrecoupées de plusieurs pétards. De profil, pour éviter notre regard. On avait pensé lui remettre une photo de 2003. A l’époque, il venait de se marier avec Chiara Mastroianni, et incarnait une certaine idée du glamour. Là, il est méconnaissable. Il a pris 20 ans, et encore plus de kilos. Il y a du John Travolta époque Pulp Fiction. Tel un phantasme de star déchue. Jamais très loin du pathétique. Ça fait marrer un de ses vieux copains: «C’est étrange cette image, alors que c’est un garçon sensible comme un canard en cristal.»
Lui, dit qu’il déteste sa gueule. Qu’il ne construit rien. Surtout pas un genre ou un style. Il ne comprend pas d’où lui vient sa réputation de prétentieux, vu qu’il n’est pas «content de ce qu’il fait». Il ne se voit pas tout en haut, mais à côté. En tout cas loin de cette nouvelle chanson française (Bénabar & Co) dont il a osé dire qu’il n’avait pas grand-chose à lui dire. Il confesse qu’il conserve dans une pochette toutes les coupures de presse où on a pu écrire des mots désagréables sur lui. Il a même enregistré un rap où il passe en revue toutes ses têtes de Turc de la chanson française. Son producteur l’en a dissuadé. «C’était grotesque», rigole-t-il. Benjamin Biolay a la brutalité des timides, la rancune des ambitieux et la parano des fumeurs de shit. Il aimerait arrêter de dire des «conneries» sur ses confrères. On se demande si cette confession n’a pas été imposée par la maison de disques. Comme un faire-part de repenti. Un vieux copain qui a pris ses distances est formel: «C’est quelqu’un de gentil et généreux. Mais il dit un peu ce qu’il pense dans un milieu qui n’en a pas l’habitude. C’est tout.»
«Ce n’est pas ta faute ton héritage, et ce sera pire encore quand tu auras mon âge.»
«Si mon père m’avait dit des choses aussi essentielles, cela m’aurait enlevé une épine du pied.» On ne pensait pas voir débouler la figure paternelle aussi vite. «Tourmenté», «introverti» et «fanatique de musique classique», le père, agent de maîtrise, avait l’habitude quand il rentrait tard le soir, de s’allonger sans rien dire sur le tapis du salon, un casque sur les oreilles pour écouter sa musique. «Il donnait l’impression de voyager très loin, mais je n’ai jamais su où.»
A 15 ans, le jeune Benjamin, alors trombone au Conservatoire de Lyon, claque la porte de la maison de Villefranche-sur-Saône et balance à ses parents: «Vous ne me reverrez plus jamais.» Il mettra dix ans avant de reprendre contact. «Pour mon père, je sais que je ne serai toujours qu’un dégénéré de la musique classique.» De cette rupture, il dit: «Mes fondations sont tellement chancelantes que je suis depuis resté un maître ès chaos.» Un ami relativise: «Comme beaucoup, il a vécu une crise d’adolescence violente. Mais lui n’a pas su faire évoluer sa relation avec ses parents. C’est son côté immature.»
«Alprazolam 0,5 mg, 6 prises par jour maximum.»
Dépressif chronique, Biolay gobe, depuis l’âge de 20 ans, de l’anxiolytique comme d’autres des Dragibus. Encore sidéré par l’effet miraculeux que ces gélules peuvent avoir sur lui. Son premier album a été biberonné au Lexomil: «J’étais sur un nuage.» Ses périodes de déprime? «Elles viennent après une intense activité. D’un coup, je me retrouve face au vide, et je deviens un Big Lebowski, mais en moins drôle», dit-il en souriant. Il coupe tout et disparaît. «Il n’est plus là pour personne, sauf peut-être les femmes», confirme un ami. Hypocondriaque et surtout phobique. De l’avion bien sûr, mais aussi du train ou du bateau. Il a goûté à la psychothérapie: «De temps en temps.» Sans en devenir un prosélyte. Depuis la naissance de sa fille Ana (6 ans), il dit que sa peur panique de l’avion va mieux et a définitivement écarté l’idée de se foutre en l’air. «C’était une option, mais je n’ai plus le droit.» La vodka a longtemps été sa compagne joyeuse des nuits qui s’étirent trop longtemps. Souvent, un ticket pour des violentes descentes. Il dit aujourd’hui avoir pris ses distances avec l’herbe de bison.
«Il n’y a plus de gauche, que des moribonds.»
Un temps militant du PS, version Jospin, il se désespère de cette nouvelle génération d’hommes politiques. Aucun ne trouve grâce à ses yeux. Il reste fidèle aux héritiers de la mitterrandie. Aux François Hollande, ou autre Claude Bartolone. Il scrute le marigot avec attention. Il a bien écrit une chanson sur Sarkozy, mais l’a laissée au placard. «Il y avait trop d’affect, pas assez de recul…» Un copain: «Il a l’intelligence de ces énarques qui absorbent tout ce qu’ils lisent. C’est une vraie encyclopédie.» Un peu excessif. Mais, en matière de foot ou de basket, l’homme est incollable. Son grand plaisir dans la vie, «c’est de regarder Lyon-Marseille devant OL TV, et de recommencer dans la foulée mais sur OM TV.» «Peut-être que je finirai agent de joueur», dit-il en se marrant.
«Je n’ai pas de cœur, je n’ai que ma queue.»
Homme à filles, Biolay traîne une réputation de cœur d’artichaut alcoolisé qui «tombe amoureux un peu trop vite», selon un copain. Ses ruptures successives ont laissé des traces dans le landerneau et la presse people. Et fini de dessiner sa silhouette de Bel Ami, volage et peu scrupuleux. En 2003, il déclarait: «Je pourrais dire «je suis un salaud» et puis les ragots s’arrêteraient. Mais je ne le dirai pas.»
Six ans plus tard, marche arrière toute. «C’est bien gentil de brandir des circonstances atténuantes, mais je sais que j’ai pu me comporter comme un salaud.» Dans un magazine féminin, il a résumé ainsi sa vie sentimentale: «J’ai consommé de la fille qui a consommé du chanteur, on est quitte.» Sans pour autant avoir fait de croix sur un idéal amoureux qui pourrait apporter un peu de bonheur, il dit laisser ce terrain vague ouvert aux quatre vents.

Citation :

. Il y a du John Travolta époque Pulp Fiction.

ça c'est vrai !

L'article sur LeTemps.ch, c'est le même que celui de Libé...

Ouais... Pas de quoi être fier ! Des fois, je me croirais presque revenu au bon vieux temps des gazettes...

Citation :

Pour écouler ce tas de papiers qu’on imprime,
C’est triste à dire, mais il faudrait un gros crime…

Extrait de "La marchande de journaux" Conte parisien par François Coppée

http://www.indierockmag.com/article10700.html
Après avoir écouté et apprécié ce quatrième opus de Benjamin Biolay, on en vient rapidement à se poser la question suivante : comment un tel album a-t-il pu avoir une si faible médiatisation au regard de son successeur La Superbe, unanimement acclamé ? Et pourtant, son auteur était déjà loin d’être inconnu au bataillon. La réponse tient peut-être finalement en son identité, sa franchise, son côté tête brûlée, bref sa personnalité.
Car musicalement, il serait bien difficile de renier ce Trash Yéyé, sublimé par des arrangements de cordes de haute volée, reléguant même parfois celui souvent considéré à tort comme le maître à penser de Benjamin Biolay, à savoir Serge Gainsbourg, au rang de simple plaisantin. Cette richesse est portée par des compositions inspirées, des textes déchirants, et une voix loin de celle, fatiguée, que propose l’artiste en concert. Une galette à mettre dans toutes les oreilles, à condition que l’auditeur ne s’arrête pas aux légitimes préjugés accompagnant l’artiste.

Indierockmag a écrit :

Citation :

Car musicalement, il serait bien difficile de renier ce Trash Yéyé, sublimé par des arrangements de cordes de haute volée, reléguant même parfois celui souvent considéré à tort comme le maître à penser de Benjamin Biolay, à savoir Serge Gainsbourg, au rang de simple plaisantin.

Carrément !

Merci pour ces témoignages, Ailleursetici ! Cette version de "A l'origine" a vraiment l'air plombée de chez plombée... avec un p'tit côté Cantat, non ?

sympa la vidéo ! j'aime l'extrait de "à l'origine"

moi j'adore voir la rue de clichy souvenirs

a l'origine

Ailleursetici m'a demandé :

Citation :

tu veux dire quoi par plombée?

Puissante, lourde, aux abois, profonde, dense, furieuse, menaçante, soiffarde, violente, aux taquets, rugueuse, acharnée, morte de faim, ténébreuse, aveuglante, sortie aux forceps, tenaillée, rageuse...

Jfmoods le dictionnaire

et encore l'extrait que tu as là ce sont 30 secondes ridicules comparé à la montée en puissance des 7 minutes de la chanson ! truc de malade ce morceau

Ah bah oui! C'est la seule chanson qui m'ait filé à ce point la frousse en concert... c'est limite trop intense, c'est super agréable et en même temps ça fait mal quoi Tant le ciel était sombre me donne une impression similaire...
Et c'est vraiment incroyable

même sentiment pour à l'origine, ça fait vraiment bizarre ce sentiment de "bon" et d'affolement. Les deux fois où j'ai vu cette chanson en live, je me suis dit "putain le talent"

http://cookinup.wordpress.com/2010/01/30/les-plus-raffines-booba-benjamin-biolay/
Dans chaque interview donnée dans la foulée de la sortie de La Superbe, Benjamin Biolay n’a cessé d’affirmer son amour pour le rap. Une manière de rappeler qu’il n’a pas grandi dans le 6éme mais en HLM près de Lyon. Ceux qui le qualifient de Bobo mettent donc un peu à côté. Il l’a dit lui-même, le terme adéquat le concernant est Trash Yéyé.
Voila donc. Benjamin Biolay connait bien le rap, et quand il en parle, il a le bon goût de nommer Booba. Un mec un peu comme lui : très détesté, beaucoup aimé, et qui emmerde le monde.
Une rencontre entre ces deux génies bien cons (dans le très bon sens du terme) était donc attendue.
Malheureusement, c’est Rap Mag qui l’a opéré.
Heureusement Biolay est très enthousiaste pour parler rap.
Malheureusement Booba est aussi banal en interview qu’exceptionnel dans sa musique.
Heureusement, il nous livre tout de même des idées toutes simples que chaque rappeur français devrait s’engager à respecter ; en prêtant serment comme un avocat (mais pas besoin d’être en robe. Peut être en baggy, il faudrait y réfléchir).
« Ici les mecs sont là à mettre des pianos et des violons, à essayer de te faire chialer en te racontant que la vie c’est dur, que Sarkozy il est méchant… Au bout d’un moment, c’est lassant. On se fait chier. C’est bien de raconter des choses mais il faut aussi que se soit divertissant. Il faut qu’il y ait du Groove, c’est important. C’est de la black music. »
BB met alors le doigt sur un des points fort de Booba (no homo).
« Le truc avec Booba c’est que tu finis toujours par te marrer. Même quand il évoque un sujet sérieux, important, il n’est jamais dans le pathos. Tu ne finis jamais en larmes. Il balance toujours la grosse connerie qui te fait rire. »
Dans la bouche de l’intéressé, ça donne ça :
« Dès que je bloque sur une phrase, je dis « la chatte à ta mère », par exemple, ou je balance un sale truc. »
Une astuce que Benjamin Biolay affirme utiliser.
« Quand j’écris une chanson triste, je balance toujours une grosse connerie. C’est inéluctable. »
Et dans sa bouche à lui, ça peut très bien être un hommage à Booba, justement. Sur l’inédite Dans Paris (qui se trouve sur son myspace), à 2mn40, il reprend donc une phrase du Duc de Boulogne :
Toute la bande à Sarko je la verrai bien tapiner, au micro j’suis un des négros les plus raffinés
Bobo, Trash Yéyé ou rappeur, l’important c’est le raffinement dans la vulgarité. Merci de le retenir.

Je sais qu'émilie avait retranscrit l'interview , Voici les scans









Mince, j'ai fait dans le géant.... pas douée

heureusement que j'ai plus mon problème sur l'affichage des images

merci vava

j'aime bien le style que rendent ces photos coupées

Du faux-laid au vrai-beau, esquivant le bobo pour trouver le beau-beau ou le tout-beau...!

Quel beau texte en tout cas et quelle superbe évocation que cet oiseau de mer!
C'est complètement vrai qu'on sent l'âme de Baudelaire flotter chez Biolay, si souvent.
Que "ses ailes de géant " ne l'empêchent jamais de se poser où il veut.

Et aussi, ça :...
"Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!"
etc... Tout "L'homme et la mer ",entre autres, s'accorde, aussi.

Merci infiniment, pour tous ces liens, ces articles.
C'est une mine d'or pour tous, un tel forum, aussi complet et aussi réactif.
Grand Bravo!

merci ailleurs

j'aime bien cette phrase "Benjamin Biolay se donnait en concert"

c'est tellement vrai & bien trouvé