Benjamin Biolay en tournée - Par François Delétraz le 18 février 2010 7h13
http://blog.lefigaro.fr/deletraz/2010/02/benjamin-biolay-en-tournee.html
S'il n'était pas affublé d'une prétention sans limites qui lui fait perdre tout bon sens, comme quand il déblatère sur ses collègues, Benjamin Biolay serait à n'en pas douter beaucoup plus sympathique. Drapé dans son ego - marque sans doute d'une vraie fragilité -, il n'en est pas moins très surprenant en scène. Parfois malhabile, parfois aussi étonnant de simplicité et de justesse, comme quand il est seul au piano devant un public séduit par l'extraordinaire qualité des chansons de son album studio « La Superbe ». Or la magie de la scène doit autant à l'homme qu'à la musique. Être en scène, c'est donner son cœur, vieil adage des artistes interprètes que ce Lyonnais devrait faire sien. Qu'importe qu'il n'ait pas aimé un article de Libération, en scène, l'essentiel est ailleurs, et surtout pas dans ces broutilles. Le public est là pour donner, mais aussi pour recevoir le reflet de ce miroir où il se sent bien. Benjamin Biolay est visiblement encore trop jeune, à 37 ans, pour l'avoir compris.

bizarre cet article mais bon si c'est quelqu'un qui ne se reconnait que dans les 3 titres au piano, ça donne une idée

il a sans doute pas vu le même concert que nous...
encore un crispé de l'image méditatique j'ai l'impression, m'enfin...

il aime pile la partie que j'éliminerais bien

Citation :

Benjamin Biolay est visiblement encore trop jeune, à 37 ans, pour l'avoir compris.

Et visiblement F. Delétraz préfère défendre son collègue de "l'hibernation" que de voir BB sur scène...

Autre article du même :

EN SCÈNE Biolay, séducteur mélodiste


FRANÇOIS DELÉTRAZ
19/02/2010 | Mise à jour : 14:12 Réagir

Chassez le naturel, il revient au galop... Un an d'efforts de sa maison de disques, Naïve, pour corriger son image n'aura donc pas suffi. Il faut avouer qu'il y avait fort à faire, car ses propos acerbes et inutiles envers certains de ses collègues n'étaient pas de nature à le rendre sympathique. A son premier concert du Casino de Paris, Benjamin Biolay s'en est donc pris au journal Libération, devenu dans sa bouche «l'aberration», pour quelques phrases que l'artiste n'a pas aimées dans un portrait qui lui était consacré. On ne se refait pas ! Grand escogriffe tout de noir habillé, qui hésite entre certitudes et déséquilibres mais n'a aucun doute sur sa valeur, ce grand faiseur de chansons n'est certainement pas une bête de scène. On se demande comment un homme aux gestes si gauches peut, comme il le prétend, collectionner les conquêtes féminines. Le séducteur mélodiste est donc en scène, reprenant les titres de son répertoire, mais aussi et surtout ceux de son dernier et magnifique album, La Superbe, disque de platine. Essayant tant bien que mal de parler à un public debout, très inconfortablement installé dans un Casino sans sièges. Et puis ses musiciens le quittent, il s'assied seul au piano et la magie apparaît. Sublime interprète, presque intimiste. Il donne alors toute la mesure de son talent, offrant ses chansons, mais aussi un titre de Julien Clerc. Ainsi dépouillé, torturé juste ce qu'il faut, il redevient sympathique et capte toute l'attention d'un public qui l'écoute sagement comme si, soudain, il avait devant lui un grand de la chanson française. A 37 ans, Benjamin Biolay force le respect. Bien loin des dérives de son ego.

Tournée en France jusqu'au 29mai.

Voir un extrait du concert http://blog.lefigaro.fr/deletraz

Assez contradictoire. Il semble changer de ton au milieu de l'article. Bizarre!

Je me demande surtout comment ce gars peut prétendre être journaliste... C'est super mal écrit!

quand je lis certaines choses , je me dis qu'il était pas au même concert , c'est vrai que c'est bizarre sa façon de dire à la fois qu'il fait des trucs top et qu'il est nul

en tout cas il bloque sur son age, mais s'il trouve inconfortable un concert de 2h debout , c'est peut être qu'il l'a déjà déplacé depuis longtemps
on sent presque de la jalousie pour ça et d'autres choses ?

Qu'il s'en prenne à son album, à son concert... Mais à sa personne, là

Dans l'Humanité de cette semaine.... (pas encore dispo sur le site) si quelqu'un l'a en scan...
SUPERBE(S) - Le fabuleux talent de Benjamin Biolay
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin

Dans l'article du Figaro (cité plus haut) :

Citation :

On se demande comment un homme aux gestes si gauches peut, comme il le prétend, collectionner les conquêtes féminines.

À supposer que cette constatation ne soit pas née spontanément au sortir de quelques Corona éclusées à la hâte avant le concert par ce journaleux, il est clair comme le jour que seuls les rouleurs de mécaniques emballent à tour de bras !

Difficile de faire vraiment la part des choses dans tant d'articles truffés de contradictions... Il y a, sans doute, là-dedans, une petite part de jalousie, l'énorme paresse de remettre en question ses a-prioris, l'impératif de faire un papier qui sera lu, dont on parlera et qui fera vendre le journal, la nécessité de ne pas sembler pactiser de trop près avec l'artiste sous peine de donner l'impression au lecteur qu'on fait de la lèche... et surtout, pour certains, cet intérêt libidineux pour la vie privée, ce penchant si particulier, si suave, si délicat pour les commérages, les propos du Café du Commerce, les ragots de concierge.

Vava3003 a écrit:

Dans l'Humanité de cette semaine.... (pas encore dispo sur le site) si quelqu'un l'a en scan...
SUPERBE(S) - Le fabuleux talent de Benjamin Biolay
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin

Le voila ! le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin : Superbe(s)
http://www.humanite.fr/2010-02-20_Idees-Tribune-libre-Histoire_Superbe-s
Flamme. Tout cela nous tourmente, et la douleur nous éventre. Entourés de moribonds très gauches sans gauche, entre terreur subie et atmosphère lugubre, nous voilà désireux quelquefois de reterritorialiser nos concepts comme nos goûts, dialectisant la surface et la profondeur de nos oppositions. Autant l’admettre. Malgré le tout-venant de cette époque régressive, où les impressions funestes vrombissent en nous, d’autres sensations célestes, parfois, se substituent au brouhaha qui nous sert de décor sonore. Alors. Quelle aventure. Parce qu’on flâne, parce qu’on flaire, parce qu’on flaire la flamme et qu’on perd la gagne, on reste Dieu merci à la merci d’une étincelle.
Biolay. Munissez-vous du dernier album de Benjamin Biolay, la Superbe. Cinquième opus en solo. Entre mots 
et maux, entre bilan, pertes et abandons, entre ruptures 
et exploration de gouffres intérieurs, laissez-vous embarquer 
en précipices, monts et vallées, à la merci d’un sacrifice, 
d’une mort à crédit, sans préjugé ni préjudice. Les dangers 
d’un double CD  ? Pas de déchets ou si peu, si dérisoires, 
qu’ils s’effacent devant l’œuvre en son ampleur. Puis précipitez-vous, achetez un ticket de concert (nombreuses dates 
jusqu’en juin). Nous y étions, au Casino de Paris, 
portés par une si haute ambition que tout aurait pu (dû) s’écrouler ou s’évanouir sous les assauts des infortunes 
du live. Miracle des miracles rendus aux humains d’exception  ! 
Si le déjà cultissime la Superbe, paru au beau milieu 
de l’automne, ne connut ni la crise ni les troubles de la création, la suite « logique » que sont les concerts a épuisé chez nous tous les recours imaginables, au point de rendre la critique désarmée devant tant d’audaces et d’évidence quand une forme de génie se fraye un chemin. Dans cette pénombre musicale aussi fidèle qu’intense, l’homme, qui n’a plus rien du dandy d’avant trop brossé par une presse paresseuse, se livre à corps perdu dans son intimité douloureuse qu’il jette comme autant de blessures. Le fêlé de l’existence laisse passer une lumière flamboyante et libère une offrande si belle et sincère, sobre 
ou totalement désinhibée, qu’il y a là, à la merci de notre 
émotion, le simple démenti d’une mauvaise vie, d’une 
mauvaise passe… Comment n’avoir pas découvert plus tôt 
cette chaleur de voix, cette silhouette emblématique, ce visage fatigué d’avoir croché dans le désastre, cette intelligence 
des phrases parcourues en solitude, ces intonations 
si spontanées qu’elles paraissent naître d’un crépuscule libérateur. Et puis ces musiciens, qui cajolent en harmonie, 
cognent en rock…
Cannibale. De temps en temps nous parlons à nos ombres. Lui le sait. Avec la « perte de l’autre » comme juge de paix, l’admirable figure du chanteur-musicien-auteur-compositeur-arrageur-et-tout-et-tout prend là tout son sens. Presque trop. Expérience titanesque de cannibalisme référencé façons héritages. Synthèse prodigieuse de tous les échos contemporains. De Gainsbourg (c’est éclatant) à Bashung (évidemment), d’Aznavour à Barbara (seul au piano, fascinant), des Beatles à la new wave des belles années (en liberté), réconciliant « chanson française » et hip-hop, des accents classiques aux rappeurs, avec une élégance diaboliquement cérébrale, l’écorché vif oscille magistralement entre failles (la bouleversante Ton héritage, adressée à sa fille, ou le titre éponyme la Superbe), cantiques pop (Si tu suis mon regard, Prenons le large) et désillusions (L’espoir fait vivre, Qu’est-ce-que ça peut faire  ?). Concert très incroyable, où tous les sentiments musicaux, ascenseurs émotifs en action, parviennent à se bousculer en deux heures de temps. Benjamin Biolay est unique en son genre, comme sont uniques les grands écarts musicaux qui peuplent son univers.
Rare. Assez de superlatifs  ? Partis par le dernier 
des vols de nuit. Avec nos rires. En ces temps de basses eaux 
où la médiocrité devient un critère de sélection et une raison d’être, les chanteurs (nombreux) qui ne servent à rien 
et s’avèrent incapables de « penser » le monde comme 
leur propre place sur cette vaste scène, et vice versa, ont 
des publics de décervelés assez nombreux pour qu’on vienne leur disputer la place. Occupons-nous de ceux qui, forts 
en thème et créatifs jusqu’aux abîmes, artistes surprenants, dérangeants, nous emmènent en des terres insoupçonnables. Une sorte de fusion cosmique qui abouche nos sensibilités 
en apparence disjointes par l’air fétide qui nous ensuque. 
Par sa grâce fragile, par le raffinement de ses emportements, 
par la douceur de ses engagements, par la violence 
exacerbée de ses passions de vie et de cœur, Biolay est 
l’un de ses êtres rares donc précieux que nous découvrons toujours trop tardivement. Mais que nous ne quittons plus. Aucune aliénation à cela. Juste une belle obsession. 
Des proses et des murmures qui ne retombent jamais. 
Des élans musicaux qui naissent du verbe et renaissent 
du talent, jusqu’à l’irrationalité même. Bref tout ce que nous chérissons. Pour éviter que cette vie d’errance soit courte 
et rance… Pour « se rester fidèle », surtout.

Des articles comme celui-là ne sont jamais assez longs !

Par contre, je ne connais pas cette profession...

Citation :

arrageur

Celui qui fait attraper la rage, je suppose, à la manière de ND...

Rien ne t'échappes... oeil de lynx !

Donc on peut en conclure qu'entre le Figaro et l'Huma, il n'y a pas que les idées politiques qui divergent

Citation :

ce visage fatigué d’avoir croché dans le désastre

Magistrale, cette image !

Citation :

Concert très incroyable

Étrange formule qui en dit long !

Citation :

Une sorte de fusion cosmique qui abouche nos sensibilités 
en apparence disjointes par l’air fétide qui nous ensuque.

Là, par contre, y m'faudrait d'urgence un bon dico !

Citation :

Des élans musicaux qui naissent du verbe et renaissent 
du talent, jusqu’à l’irrationalité même.

Je crois qu'il l'aime... à la folie. Article à encadrer !

C'est le coeur et l'enthousiasme qui parlent....

Merci beaucoup, Vava 3003!

...Il est venu le temps de l'admiration des gens...et de certains journalistes. Enfin!

B Biolay porté aux nues. Vraiment, ça fait du bien de respirer à une autre altitude que les marigots des autres zozos de ces autres presses.

Même si le vocabulaire, riche, très soutenu , voire un brin alambiqué, m'a obligée, au début, à m'y reprendre par deux fois. Je n'étais pas prète à:

[quote] reterritorialiser nos concepts comme nos goûts, dialectisant la surface et la profondeur de nos oppositions.[quote]

Dur le dimanche soir!

N'empêche! Tout ce qu'il dit, ensuite est bouleversant de vérité et écrit avec un talent digne du musicien qu'il erige en héros.

Citation :

Concert très incroyable, où tous les sentiments musicaux, ascenseurs émotifs en action, parviennent à se bousculer en deux heures de temps.

Là au moins, lui, a assisté aux mêmes concerts que nombre d'entre nous ici.Il y a des chances!

Citation :

reterritorialiser nos concepts comme nos goûts, dialectisant la surface et la profondeur de nos oppositions.

C'est vrai que ce passage de l'article est aussi un brin aride !

Vava a écrit :

Citation :

Donc on peut en conclure qu'entre le Figaro et l'Huma, il n'y a pas que les idées politiques qui divergent

Et "divergent", c'est énorme, comme disait Desproges !

Citation :

Biolay est 
l’un de ses êtres rares donc précieux que nous découvrons toujours trop tardivement. Mais que nous ne quittons plus. Aucune aliénation à cela. Juste une belle obsession. 
Des proses et des murmures qui ne retombent jamais. 
Des élans musicaux qui naissent du verbe et renaissent 
du talent, jusqu’à l’irrationalité même. Bref tout ce que nous chérissons. Pour éviter que cette vie d’errance soit courte 
et rance… Pour « se rester fidèle », surtout.

Super bien écrit cet article !

Voici un (tout) petit article posté par Pascale Clark sur son blog à la sortie de La Superbe ( pardon d'avance si ça a déjà été posté! )

Double superbe

Désormais agoni de compliments, il doit se dire qu'il a bien fait. Quand on le prenait pour un petit con, qu'on le soupçonnait de show-bizzisme, qu'on le taxait de neurasthénique, qu'on moquait sa voix, sa nonchalance et son chewing gum, il a bien fait de garder sa superbe. Grand double album, ils n'ont plus qu'à s'incliner.

http://www.pascaleclarkblog.com/2009/10/double-superbe.html