Benjamin Biolay, La débandade                
Les notes langoureuses qui se cachaient derrière les larmes de crocodiles de la BO Pourquoi Tu Pleures sont ici pleinement assumées et fondent en bouche comme un chocolat noir qui révèle un centimètre cube de cuarenta y tres, qui à son tour me fait fondre, ne laissant sur le parquet que mon cœur d'artichaut, marqué de lèvres rouges, que frôlent les pieds d'un tango langoureux. Pendant que la licor 43 s'écoule en boucle a n'en plus finir, j'écoute en bouche la langue chaude et natale de BB et j'en suis BaBa. BB a fondu dans la cire sa sucette a l'anis et c'est les jambes à mon cou que je cours et cours encore au drogue-store reprendre ma rasade.

La débandade.     La bouleversante.
Une chanson à fondre.
En larmes tout d’abord. Ce ne sont pas seulement les lacrymales  mais tout le reste avec les composantes  les plus profondes  de notre for intérieur qui se bousculent. Oui, il fallait attendre et comprendre maintenant que la voix traînante de  Palermo allait nous entraîner vers une autre voie, une autre veine , une mine de diamants noirs  à la gravité aérienne.
A fondre de plaisir de retrouver la voix douce et chaude habillée de cordes et de cuivres, délicatement ponctuée par le son du bandonéon abandonnée à ce somptueux constat, symphonie mélancolique où les couleurs du passé se mêlent aux projections d’un étrange horizon porté haut.  Ce n‘est pas la première fois qu’il nous parle de la mort, dejà dans quelques unes  de la Superbe il y faisait allusion mais ainsi chaviré par le rythme dansant on est emportés par l’amplitude. A faire fondre tout le lac gelé de Vengeance .A se délecter d’entendre le si beau mot de chamade rimer avec  rhum en rasade…
A fondre du désir d’attendre les autres de l’album sans connaître leur nature et de se fondre, comme enlacé dans la nuit argentine sur les trottoirs de Buenos Aires.
On pourrait penser que cette chanson va loin, à l’os. Mais il est bien plus délicieux, il est vrai, de la ressentir, comme il le dit si joliment, à même le cœur.

melvil75 a écrit:

J'ai vraiment l'impression d'un retour aux sources en écoutant ce titre, un rappel de "Rose Kennedy" à la sauce sud-américaine , la tonne de cordes accentue cet effet-là et c'est plutôt agréable  

Complètement d'accord Mel'.
Si le passé jetait encore la pierre à BB sur l'album Vengeance, c'est maintenant BB qui retourne cette pierre dans l'ombrageuse nappe de kérosène qu'était La dernière heure du jour. BB y avait laissé un "Libérator en feu", chantant déjà "que ma joie demeure". Le revoilà levant le pouce vers un bimoteur et priant à nouveau cette même joie. Et il le fait avec une mélodie magnifique que n'aurait pas renié John Barry, distillant avec une sublime délicatesse ces accents bondiens que j'avais critiqués sur le premier extrait.
Quant au texte, on y reviendra, mais on peut déjà dire qu'après la déception de Palermo, c'est un bonheur de retrouver BB.

Angela a écrit:

La débandade.     La bouleversante.
Une chanson à fondre.
A faire fondre tout le lac gelé de Vengeance .A se délecter d’entendre le si beau mot de chamade rimer avec  rhum en rasade…

BB l'alchimiste a fondu l'essence du tango dans sa débandade.

Angela a écrit...

"... symphonie mélancolique où les couleurs du passé se mêlent aux projections d’un étrange horizon porté haut."

Je plussoie.

Cette chamade rappelle forcément une inoubliable chanson...

1970 - Musique de Julien Clerc - Paroles d'Etienne Roda-Gil - Astor Piazzola au bandonéon



Quelle merveille !

J'étais pas très emballé à la première écoute ce matin, puis après l'avoir écouté 5 ou 6 fois tout au long de la journée je lui ai trouvé de quoi me plaire. Surtout le texte.

J'adore également ce nouveau morceau.

Par contre, pour vous il parle de la mort ? C'est ce que j'ai pensé au début et plus je l'ai écouté, plus j'ai eu l'impression qu'il parlait d'une impossible relation affective stable.

j'ai pensé à ces deux choses aussi oui.

Oui pour moi aussi il y a les 2 thèmes, la mort sur les couplets, les relations affectives multiples sur le refrain

ça sent tres bon!
Moi aussi j'ai pensé à Rose Kennedy.
Bref, y'a matière à bander là !

jfm, heureuse que cette débandade te ramène vers nos rives!
Et avec quelle chanson sublime! Merci. En fait les grands échos ne meurent jamais. 45 ans, et le charme intact.

Killua, bien sûr que le  "dur désir de durer"  est toujours présent dans son oeuvre  comme une sorte  de ligne de basse continue, mais là l'idée du grand départ me paraît assez dominante même si elle pousse, et c'est tant mieux, vers les cimes.
Enfin c'est une chanson qui circule bien en nous et, j'imagine, va en interpeller plus d'un...

Quant au visuel, il me plait vraiment. Superbe composition et belle harmonie de couleurs avec ce street art interprété.
Effectivement, j'espère que l'on ne finira pas par le portrait affiché. Cela me tourmenterait d'avoir à prendre  et à regarder ce mélange dans mes mains. Cauchemar!

bientôt, le plus tard j espère
bientôt, le plus tard j espère
j avalerai la mer, je fumerai les cimes
et les mots amers par la racine

bientôt, le plus tard ma douce
bientôt, le plus tard mon cœur
je lèverai le pouce, vers un bimoteur
un feu de brousse, un ailleurs

j ai connu le grand amour, grand amour quelques fois
vu si souvent le petit jour s allonger sur les toits de paris
fait des affaires, eu mon chemin de croix
j ai dit jamais, j ai dit toujours
j ai dit va t en, reviens un jour
la chamade, rhum en rasades
tuiles en cascade, la débandade


bientôt, le plus tard j espère
bientôt, le plus tard j espère
le plus tard possible, appelons ça l hiver
face à l indicible, je f’rai moins le fier

bientôt, le plus tard mon cœur
bientôt, le plus tard ma douce
ni diable au corps, ni la moindre secousse
que ma joie demeure, que ces mains me poussent

j ai connu le grand amour, grand amour quelques fois
vu si souvent le petit jour s allonger sur les toits de paris
fait des affaires, eu mon chemin de croix
j ai dit jamais, j ai dit toujours
j ai dit va t en, reviens un jour
la chamade, rhum en rasades
tuiles en cascade, la débandade


bientôt, le plus tard ma douce
bientôt, le plus tard mon cœur
je mettrai les voiles et les vapeurs
je vais finir à poil, à même le cœur

bientôt, le plus tard j espère
bientôt, le plus tard j espère
je ferai le vide, les yeux dans le vague
cette chanson lucide, c est la débandade

Arnkyl a écrit:

Je préfère ce deuxième visuel aussi... et du coup je me demande si ce n'est pas le graphisme pour l'album qui est affiché sur le mur...vu qu'on y lit "benjamin Biolay Palermo Hollywood"  

Plutôt le livret poster super pratique pour lire les paroles

lili, merci pour les paroles.
Je crois que le clip ne devrait pas tarder...

Fred a écrit:

Arnkyl a écrit:

Je préfère ce deuxième visuel aussi... et du coup je me demande si ce n'est pas le graphisme pour l'album qui est affiché sur le mur...vu qu'on y lit "benjamin Biolay Palermo Hollywood"  

Plutôt le livret poster super pratique pour lire les paroles

maintenant que tu le dis... je crois bien que tu as raison

non pas encore

le clip

http://www.vevo.com/watch/FRUV71600100

Il erre dans Buenos Aires comme il se laissait conduire au fond d'une Merco il y a presque dix ans.
Il est élégant en noir, habillé de la même façon que pour le plan séquence (magistral) de La Superbe.


Une tracklist traîne sur twitter depuis hier... Vérifiée ?
En tout cas les titres Extérieur nuit et Intérieur jour laissent présager un album générique / début / fin comme pour La Superbe.

ça sent "Fred" de chez nous, cette pochette ^^
Si c'est un vrai, c'est cool!

Héhé
Moi j'aurais mis les numéros des pistes, les temps et le code barre.

y a des titres qui me laissent perplexe... perso ça m inspire pas des masses

.

merci pour le lien clip cma

BB a indiqué sur Instagram que ces titres étaient faux

ça m on ne peut plus va, merci zazie

lili a écrit:

ça m on ne peut plus va

t'es fatiguée?

--

Le clip est génial, par contre quelqu'un comprend ce que dit la voiture qui crie son nom au début? j'ai beau avoir fait quelques années d'espagnols j'ai rien compris.

Meilleure chanson de Biolay depuis l'époque La Superbe pour ma part. Hâte d'entendre la suite.