UN CONCERTO POUR CACTUS EN ROSE ET BLEU MINEUR

Autant aux premières secondes de Novembre toute l'année (mon originel coup de foudre) j'avais entrevu le parcours magnifique d'un artiste de talent, autant dès les notes de guitares ultra référencées, j'ai flairé la "préface" faiblarde. Il y en a eu des ponts à l'allure majestueuse tendus entre Paris et le nouveau monde : le classieux albums R.K. tout entier, le lyrique et très morriconien Cactus concerto, l'épileptico-incendiaire Buenos Aires ; je ne serai pas aussi élogieux au sujet de Palermo Hollywood. Je trouve la référence à John Barry en intro plutôt malhabile et frisant la caricature musicale ; BB avait invité le compositeur bondien avec bien plus de classe sur le magnifique La monotonie ou sur De beaux souvenirs. Puis les autres instruments prennent leur place et Barry la sienne mais le mal est fait - que le texte vient vite conforter. La référence à Ennio Morricone (mon compositeur préféré) me semble plus réussie même si le clin d'œil au far west spaghetti est d'un bleu pâle face aux yeux bleus bien plus fulgurant du majestueusement cinématographique Cactus Concerto.
J'aime le retour vocal vers Trash Yéyé même si, encore, il me semble que la voix, plus en retrait sur Trash Yéyé, était plus belle ; peut-être parce que P.H. laisse plus de place au bonheur que T.Y. - ce que nous saurons dans quelques semaines - et que ce bonheur transparaît dans la voix.
Quant au texte enfin, qui est celui d'une préface, j'en ai connu une qui avait bien plus de superbe, préface toute fois d'un monde crépusculaire. Car si cette ouverture ne restera donc pas dans mes souvenirs, ne serait-ce pas justement la faute au bonheur, qui s'affiche en rose et bleu sur les façades de Palermo Hollywood ?
Pas facile de peindre en rose et bleu ses chansons après avoir cultiver les nuages noirs des années durant. Pas facile de marcher sur les traces de Brian Wilson ; BB l'avait d'ailleurs confessé - ce qui pour autant ne l'avait pas empêcher d'écrire la jouissive surfing song Dance rock'n'roll et de se lancer avec malice dans la variétoche avec la chupa chups song Reviens mon amour. Cette chanson marque d'ailleurs d'un shamallow blanc l'envie de BB de passer des nuages noirs aux shamallows roses et bleus, envie confirmée par cette commode noire qui se révellera bleue à la fin du titre postface 15 septembre. Mais le passé colle aux basques de BB et il aura beau essayer de faire le deuil de ses amours anciennes (Aime mon amour), "sous le lac gelé, le passé [lui] jette encore la pierre".
Avec P.H., il semble qu'un nouveau jour se lève vraiment. J'espère que cette préface n'en est que l'aube et que l'album à venir touchera le zénith.

wouoh mister c je crois que je ne vous ai jamais lu aussi négatif sur l œuvre biolayenne, j en espère d autant plus que l album vous ravisse

Qui aime bien châtie bien.

M. Clown a écrit:

Je trouve la référence à John Barry en intro plutôt malhabile et frisant la caricature musicale.

                   

lili a écrit:

le texte selon mes oreilles, si fred flo ou autre passez par là et entendez autre chose n hésitez pas à le dire

.

le jour se lève enfin sur palermo hollywood
un trans marche dans la rue, me lache un cou de coude
alors je monte dans un taxi qui me dit de fumer merci
libertador même ,même l hiver j adore

le jour se lève enfin sur palermo hollywood
j ai eu le coup du 'couffin' , c est comme un coup de foudre
les filles sont belles les filles sont libres
je suis fatiguée, suis ivre

le jour se lève enfin sur palermo hollywood
ou palermo soho que sais je, ma tête tourne
 je pourrais me coucher peut être mais j ai de l amour plein la tête
je pourrais me coucher peut être mais j ai peur de ne pas renaître

le jour se lève enfin sur palermo hollywood
j en ai du temps à tuer ouais, j ai pas de grain à moudre
san lorenzo mar del plata salta river, tigre boca farinelli recoleta
le bon dieu te reconnaîtra

palermo hollywood
palermo hollywood

J'ai entendu la même chose, à part peut-être "confin" à la place de "couffin" et pour la phrase "Je suis fatigué, suis ivre" je comprends "Je suis fatigué, à suivre" ou la même sans la virgule

J'avais beaucoup plus de doutes en écoutant la version YouTube vendredi, j'ai trouvé que sa voix était hyper bouffée par le son, c'est plus clair depuis que j'ai écouté la version MP3, d'où peut-être les commentaires précédents sur son articulation

J'avoue que je ne partage pas vraiment ton avis sur cette préface de PH Mister C  

Pour le moment, par rapport à l'ambiance générale du titre (musique et texte), j'ai l'impression justement de revenir un peu vers du "Trash Yéyé" et du "A l'origine", de la noirceur et du désabusé, bien à l'opposé du bleu et des palmiers de la cover ...

Mais pour le moment c'est un ressenti personnel, on aura plus de matière le mois prochain, avec le 1er vrai single qui sera dévoilé  

melvil75 a écrit:

J'avais beaucoup plus de doutes en écoutant la version YouTube vendredi, j'ai trouvé que sa voix était hyper bouffée par le son, c'est plus clair depuis que j'ai écouté la version MP3, d'où peut-être les commentaires précédents sur son articulation

c'est vrai que le traitement qu'il a infligé à sa voix en studio ne sert pas trop les versions compressées, ce sera surement mieux sur le vinyle

Trop de supputations sur cette ouverture de 3 minutes et des poussières risque de tuer l’ouverture et diminuer l’envie initiale.  Aussi, je m'en vais vais tirer un peu la porte, d’ici le nouveau signe, fin février.

Je peux comprendre, une certaine déception de ta part, M.Clown, à travers ton ressenti si bien étayé.  Il est vrai que cette chanson inaugurale, à travers une certaine emphase musicale, envoie des sortes de balises au cours de sa déambulation mais laisse finalement un peu sur sa faim (probablement conçu  pour cela ...).
A travers  cette intro, on peut envisager que ce sera un album où  le métissage musical aura la meilleure part, par rapport au texte. Et tous les métissages ne sont pas forcément réussis.
Tu semble percevoir une idée du bonheur à travers la voix, moi, je sens plus une idée de liberté retrouvée, de lâché, dans cet ailleurs fantasmé.  
Oui, un autre album concept, mais loin du pastel et de la somptueuse esquisse de RK, loin aussi de la douce nouvelle Angleterre, dans ce Buenos Aires où le rose est plus fort, plus contrasté, et les couleurs comme les gens sûrement plus percutées. J’envisage quelque chose de plus dur dans cette bal(l)ade urbaine.
En définitive c’est le texte qui laisse un peu à désirer dans cette chanson.
BB nous a si mal habitué, tant il a si souvent enlacé avec élégance ses paroles à ses notes. Ici, à part les deux belles phrases centrales comme des clignotants dans la nuit, le reste m’apparaît, aussi, un peu faible.
Et puis alors, j’aime pas du tout sa façon de balancer, en quelque sorte :
« Les fill sont belles, les fill sont libres »
Je sais qu’il affectionne pour des raisons musicales, les mots courts, mais le mot fille n’a que deux syllabes? !
Déjà ce n’est pas heureux à l’oreille et en plus je trouve la manière limite " marchande ", même venant d’un homme qui a, si joliment, "de l ‘amour plein la tête » . Enfin, l’amour, voilà une autre histoire. Et la félicité, alors…

Juste en passant,petite note au sujet du clip:
Il serait signé Milo Thorreton, beau (et beau d'ailleurs!)-fils de BB. De l' artisanat familial , quoi.
En tout cas, un chouette travail prometteur pour un jeune homme de 19 ans, je trouve.

melvil75 a écrit:

J'avoue que je ne partage pas vraiment ton avis sur cette préface de PH Mister C  

Pour le moment, par rapport à l'ambiance générale du titre (musique et texte), j'ai l'impression justement de revenir un peu vers du "Trash Yéyé" et du "A l'origine", de la noirceur et du désabusé, bien à l'opposé du bleu et des palmiers de la cover ...

En ce qui concerne l'ambiance musicale, nous sommes en effet très proche de T.Y., ambiance chaude matinée de sensualité, donc loin de l'ambiance urbaine et froide de À l'Origine.
Quand au texte (J'ai de l'amour plein la tête / J'ai peur de ne pas renaître), jamais BB n'y été si optimiste.
Et quand j'écoute les cordes, les violons nerveux et le violoncelle qui glisse tel un félin, je pense beaucoup au tango. Je parie que l'album sera sensuel, félin, passionnel, comme un tango. S'il doit être sombre, ça sera du sang d'un crime passionnel.

Angela a écrit:

A travers  cette intro, on peut envisager que ce sera un album où  le métissage musical aura la meilleure part, par rapport au texte. Et tous les métissages ne sont pas forcément réussis.
Tu semble percevoir une idée du bonheur à travers la voix, moi, je sens plus une idée de liberté retrouvée, de lâché, dans cet ailleurs fantasmé.

Oui, cette ouverture est déjà un métissage musical.
Bonheur et liberté, les deux. Et ça ne sera pas forcément pour le bien des filles, car le loup garou de Londres semble ici en balade à Palermo Hollywood, Palermo Bloodywood (?).

Alors pour faire le chiant, moi j'entends :
Libertador mais même l’hiver j’adore
Je suis fatigué, à suivre.

Voilà

Edit. En fait non

fred

tu me mets le doute pour le mais / même

merci à vous pour les écoutes attentives, je continue d entendre l ivresse plus que la liberté

Allez, histoire d'entrer un peu plus dans la nouvelle aventure, le teaser de l'album

https://www.facebook.com/benjaminbiolayofficiel/videos/10153404157573461/

Merci melvil. Oui, j'ai vu ça hier soir. Bon. Un brin d'ambiance posée.
Mais il semble fatigué, le prince charmant, ses rêves bleus ne sont-ils pas un peu grisés?

Sur Instagram, BB a annoncé la sortie d'un premier single "La débandade" pour le 24 février.

merci pour les infos, chouette teaser, chouette titre

Merci pour ces infos.

Oh, ce titre!   J'aime. Tout un programme et quelle aventure!

bon courage aux coeurs d'artichaut

http://www.deezer.com/track/119655118?utm_source=deezer&utm_content=track-119655118&utm_term=1256654_1456126202&utm_medium=web

Je crois que je préfère ce 2eme extrait au 1er...mais bon, c'est pas l'extase non plus.
Je préfère ce deuxième visuel aussi... et du coup je me demande si ce n'est pas le graphisme pour l'album qui est affiché sur le mur...vu qu'on y lit "benjamin Biolay Palermo Hollywood"

Oh là là! Ça déborde.Je ne peux pas tout de suite faire une deuxième écoute. Il faut que je marche un peu.
Là, il n'y aura pas que les coeurs d' artichaut qui seront atteints mais de merveilleux dommages risquent de se reveler.
Il faut y revenir. Mais  ce flot-tango qui vous emporte jusqu'au bandoneon ultime vous fait magnifiquement basculer.

J'aime bien Palermo Hollywood, mais sans jamais avoir eu le grand coup de cœur.
Je suis complètement conquis. La débandade, m'a chopé dès le début.

Ca fait un sacré bail que je ne suis pas revenue ici. Même Vengeance ne m'avait pas spécialement donné envie de venir partager mon ressenti avec vous.
Mais là, je le sens bien !!!!
Plus j'écoute Palermo Hollywood, plus j'aime ! Ahhh ces cordes !!!
La débandade me plaît bien aussi après 2 écoutes, et peut-être encore plus d'ici une vingtaine d'écoute...

J'ai vraiment l'impression d'un retour aux sources en écoutant ce titre, un rappel de "Rose Kennedy" à la sauce sud-américaine , la tonne de cordes accentue cet effet-là et c'est plutôt agréable