Vogue Hommes.Automne 2015.
"Vogue Hommes "n’est pas ma lecture habituelle. J’ai lu qu’on y trouvait une interview de BB. 6 euros, c’est un fort tarif. Mais n’ayant pas trouvé la trace sur le net, je l’ai donc acheté…
La thématique du dossier central c’est, le charme français, intitulé : « Trésor national ».
Des articles ,des interviews des photos, belles (so chic) d’artistes divers, surtout acteurs, et à la fin, Mister Biolay..
Quand on découvre que l’interview est menée par Mathias Augustyniak, un des M, on se dit d’avance qu’ il n’y aura pas de grande prise de risque, surtout quand on lit dans le chapeau :
«
Génial auteur- compositeur- interprête, acteur à ses heures, ce
dandy sombre est le sphinx pop. »
Une référence à l’Antique, rien que ça ! Plutôt favorable, on se doute.
L’ interview a trois grandes pages. Impossible à résumer ni, malheureusement, à scanner.
Seulement en capter quelques moments, quelques morceaux choisis, au feeling...
On part tout de suite dans l' émotion. « La ballade du mois de juin » aux Folies avec Chiara, a fait pleurer Mathias, ainsi qu’une fille croisée à la fin. BB livre aussi son émoi sur cette première interprétation en public et donne une belle définition :
« Cette chanson raconte quelque chose de profondément personnel de manière totalement évanescente. J’en suis hyper fier. »
S’en suit un questionnement sur ce que c’est qu’être romantique qu’il dit associer, chez lui, au romantisme allemand, notamment Mahler.
Et puis il est question des liens entre la musique, la sienne aussi, et les peines de cœur :
« Il y a des chansons qui sont grillées parce que trop associées à quelqu’un…La plupart de mes chansons sont grillées en fait. »
de son distinguo entre le talent et le génie, de son admiration pour Debussy » la perfection absolue » .
Du risque, stimulant, de rejouer un solo de violon dans un concert , son côté « cascadeur de la musique »
Et la difficulté au début de se montrer sur la pochette de RK qui s’est finalement mieux vendu avec sa tête qu’avec ses pieds. !!!
Et puis quelques considérations sur sa facette d’acteur, qu’il adore et veut poursuivre même s’il n’est pas sûr que sa carrière soit longue, et sur d’autres acteurs- chanteurs, Montand, Gabin, Dutronc, Souchon, Aznavour…
Et puis, inévitablement, arrive, la question sur le chanteur engagé et une réponse (extraits):
" Non, je suis juste un chanteur qui vote (
)...L'engagement de l'artiste est hors-sol, stupidissime et contre-productif." (
)
Et l’érotisme dans ses chansons. Partout. Et l’amour...
« L’érotisme, c’est la plus charnelle évocation de l’amour et la plus émouvante en temps réel.Et puis c’est la plus belle,la plus partagée par l’homme et la plus gratuite, la plus biblique.C’est tellement implacable quand on aime l’amour que d’aimer les évocations de l’amour, de l’érotisme, de la pornographie . »
Et Mathias, inconditionnel, de lui parler d’un travail d’orfèvre, quant à la fabrication des chansons. Il dit, lui, que c’est un travail de forcené. Il dit qu’il peut écrire un peu n'importe où et joliment "quand ça s'allume, voilà tout le paysage arrive." Il a un dictaphone et plein de carnets. Il évoque l’écriture, la découverte d’ une certaine littérature américaine à partir d’un Gatsby offert en anglais…
Et aussi cette variété française dont il pose comme limite Daho et puis « Bashung le merveilleux qui avait encore tant d’albums à nous livrer ».
On lui parle de désinvolture, il rétorque hyperconcentation mais toujours plaisir, encore plus en studio avec une place pour la chance, comme la si charmante arrivée imprévue de Marilyn sur « les Cerfs-volants « (il s’était trompé de cd !) qu’il s’est battu pour garder et qui lui a coûté les droits de la chanson ! l
Et pour la fin quelques échanges sur s'il est, ce que c’est ou serait le plus grand chanteur français, dont il dit ( à juste titre) , qu’il n’existe pas.
Peut-être, aujourd’hui, Aznavour pour la longévité et hier, Piaf, pour le rayonnement.
Voilà quelques impressions. Je ne pense pas avoir trahi les propos, très intéressants mais très longs. Les ( ) sont de mon fait.
Finalement, Mathias A. imaginait un entretien en roue libre. Oui, mais c’est bien dans la roue de BB qu’il se retrouve, amical, complice et totalement admiratif.
* Horizon: De l'érotisme, de l'amour, de la pornographie dans l'oeuvre de Benjamin Biolay.Un sujet de thèse, à approfondir? Tout au moins, un sujet de recherche...