Le fait qu'elle chante des textes très réalistes (voir simples ou crus) avec sa voix qui sonne comme celle d'une bourgeoise un peu fragile, donne une ambiance particulière.
C'est un peu déboussolant car j'ai l'impression que BB c'est emparé d'elle pour chanter avec sa voix par moment... ça me rappel ces films d'horreur où le diable s'empare de l'enveloppe charnelle d'une jeune vierge pour lui faire dire des horreurs  

"Les gens bien élevés " qui, pour moi, se situe quelque part entre le "tu es formidable" de Lio et l'univers de Brassens, me fait bien marrer.

Ca faisait bien trois ans que j’avais écrit mon premier texte sur Alka, que j’avais découvert ses premiers titres sur son myspace et donc au moins autant de temps que j’attendais son album. Puis avant la sortie annoncée en CD (enfin !) Deezer proposa ses titres à l’écoute – à laquelle je refusai de céder mes oreilles d’amoureux mélomane transi. Je pouvais bien attendre encore quelques jours la galette précieuse. Je commandai très vite le CD avant sa date de parution, connus les affres des messages de retard, de report, puis j’eus finalement l’agréable surprise de le recevoir lundi dernier ! Déballage et découverte fébrile du livret : exceptée la reprise de France Gall, tous les titres sont écrits et composés par B.B. ! Wahou !!!
Puis à la fin de la première écoute, je retombe à l’heure sombre de mars 2005 : « Ca y est, je n’aime plus B.B. », m’étais-je dit, accablé, à l’écoute d’A l’Origine. Puis à la fin de la deuxième écoute, le génie m’est devenu évident.
Avec l’album d’Alka, je me suis pris un fix de concentré de madeleine originale (Merci Alka ! Merci B.B. !).
Et quand des textes de B.B. vieux de trois ans tombent après la sortie de Vengeance, c’est comme une distorsion temporelle dans la vie du personnage biolayen…

Arnkyl a écrit:

j'ai l'impression que BB c'est emparé d'elle pour chanter avec sa voix par moment... ça me rappel ces films d'horreur où le diable s'empare  de l'enveloppe charnelle d'une jeune vierge pour lui faire dire des horreurs  

Comme quand Gainsbourg a joué avec l'innocente France Gall

Bâtards suprêmes  

...B.B. gomme la terre vierge et possiblement promise aux périodes roses et bleues de Vengeance et l’optimiste version 22 titres de La Superbe pour tomber une nouvelle première fois, sous les traits de son nouvel et trash pendant féminin, sur les dalles de béton des Grands ensembles, camps XXM où l’on remise la mauvaise graine, où l’on ghettoïse la peur du bourgeois. Il n’y aura pas la Grande Marche révolutionnaire sur Paris fantasmée par Loïc Merle, pas de bout du tunnel en perspective pour la raclure du système, condamnée perpétuelle à un simulacre de vie et à l’ivresse des rêves plombés d’Outre-Mer : Amérique rose-keynédienne, Argentine trash-yéyé et maintenant Antilles punk : l’au-delà de l’eau d’ici, toujours.

M. Clown a écrit:

Et quand des textes de B.B. vieux de trois ans tombent après la sortie de Vengeance,

je n'ai toujours pas pu écouter l'album mais sommes nous d'acc pour dire que ceci est une remarque positive pour les textes mister c ?

.

j'aime bien ton image/idée de possession arn'

dans "pas la peine de dire adieu" , sur les couplets, ça sonne un peu comme du Clarika pour la voix (moi en mieux)

julien a écrit:

dans "pas la peine de dire adieu" , sur les couplets, ça sonne un peu comme du Clarika pour la voix   (moi en mieux)

c'est pas faux

lili a écrit:

M. Clown a écrit:

Et quand des textes de B.B. vieux de trois ans tombent après la sortie de Vengeance,

je n'ai toujours pas pu écouter l'album mais sommes nous d'acc pour dire que ceci est une remarque positive pour les textes mister c ?

Oui, ma remarque est positive.
Comparé aux productions des albums de B.B., de Coralie Clément (son pendant féminin yéyé), d'Hubert Mounier, d'Elodie Frégé ou encore de Valérie Lagrange, celui d'Alka pourra paraître un peu "cheap", mais j'aime. J'aime ces textes plein de désillusion et ces musiques pour dancefloor, cette production 80's qui respire la cave de HLM, la bourgeoise malmenée, le sexe. Cet album aurait pu aussi s'appeler Trash Yéyé. Ca me rappelle le B.B. destroy que j'avais fantasmé dans mes premiers écrits ; et sans être nostalgique pour autant, ca me botte vraiment.
Je m'en retourne à mes activités onanistiques en écoutant Alka.

Ai trouvé une jolie critique sur l'album d'Alka - où il est beaucoup question de B.B. - dans le n° 933 des Inrocks (16 au 22/10/2013)

Je suis en train d'écouter l'album. Et bizarrement cette voix ne m'était pas inconnu. Et effectivement :

Sympathique. Merci Darren.

La vie par les 2 bouts     

D’abord le bourdonnement d’un rhombe, suivi de percussions synthétiques comme des coups de baguettes sur des barreaux de rampes d’escalier ou de meurtrière de cave, puis les paroles ignées que la prêtresse Alka vient murmurer à mon oreille installent une ambiance tribale.
Comme l’agneau appelle le loup, l’ondine Alka invoque son vulcanien Mr Catastrophe. Sur sa peau humide de pluie d’août, le loup hurle à l’amour ardent et débridé. Dans sa bouche avide coule le breuvage suprême. Dans ses veines, le sang charrie le feu hallucinant qui tapisse d’éclats adamantins le ciel bleu marine de sa cave. Au rythme d’une danse vaudou stupéfiante, la supernova Alka lévite dans un océan infini de plaisirs sulfureux et furieux. Et quand l’étoile s’éteint au réveil hagard, reste le corps esseulé, nu, sale et cramé, menotté à ces barreaux qui tapent toujours sur le système, insatiable.

Vous vous en foutez sans doute mais je trouve joli le marquage du boîtier de son CD !

Sans être particulièrement joli - pour ce qui me concerne - cela reste original et permet de laisser vierge de toute inscription le très joli visage de la couv du livret, un visage presque angélique, baignant dans le bleu, universel et apaisant, et contrastant avec le rouge, décadent - contraste vibrant dans le deuxième titre où l'hydromel et l'égout s'éclaboussent comme ils s'acoquinaient dans Regarder la lumière (un seul pied sur terre et l'autre au paradis). Nous sommes bien en terre biolayenne.
Tu as bien fait de parler du boitier Qu'est-ce'.

C'est la grande classe. Beau clip. Belle actrice.
Merci Arnkyl.

Merci Qu'est-ce.

 

idem